Va ma plume, cours et bavarde,
Porte-lui mes mots et s'il tarde,
Dis-lui que ma vie se consume,
Vacille et se perd dans la brume
Des froids matins de désespoir,
Où le soleil se vêt de noir
Quand, sortant de ma folle errance,
Il m'apparaît que son absence
Prend des couleurs d'éternité.
Que d'hivers, combien d'étés
Sont venus mourir à ma porte ?
Je ne sais plus. Le vent emporte
Mes espoirs déçus et mes larmes,
Le temps a émoussé mes armes.
J'attends et j'y perdrai mon âme
S'il n'accourt me refaire femme.